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 LA QUESTION DE LA DIVERSITE CULTURELLE EN EUROPE Date : 20 septembre 2007
Auteur(s) : Soad Bekkouche  Source : IFE/EFI

IFE-EFI
Intervention de Soad BEKKOUCHE au Parlement Européen lors de la présentation de la « Charte des principes pour une autre Europe » Bruxelles le 20 septembre 2007.
Pourquoi il est important de construire une Europe respectant les principes de l’égalité femmes et hommes et la laïcité.


 La question de la diversité culturelle en Europe….

Pourquoi il est important de construire une Europe respectant les principes de l’égalité femmes et hommes et la laïcité.

C’est dans un climat de plus en plus conservateur que l’Europe voit une augmentation de l’influence de la religion – de toutes les religions - sur le politique.

Il est important de définir clairement le terme de laïcité dans la Charte pour une autre Europe. La laïcité doit être considéré comme le dispositif juridique qui permet la séparation effective des Eglises et de l’Etat.

θ    Être laïque c’est respecter les religions des unEs et des autres dans leur démarche spirituelle. Que les femmes et les hommes puissent pratiquer leur religion dans le respect, la dignité et la paix.

θ    Être laïque c’est refuser que les religions imposent leurs pouvoirs à toute la société. C’est refuser que les religions contrôlent la sphère publique.

θ    Être laïque, c’est refuser le patriarcat  qui s’impose avec l’aide des religions. Les intégristes de tous bord s'appuient sur les notions de droit des minorités, droits religieux, droits culturels pour exiger  un droit d'ingérence des cultures et des religions confondues, dans les affaires de l'Etat. Il faut combattre l’emprise du patriarcat sur les esprits et les institutions.

Si l’IFE/EFI insiste pour que le principe de la laïcité soit inscrit dans cette Charte pour une autre Europe, c’est parce qu’en tant qu’association féministe européenne, nous nous devons de protéger les femmes européennes mais aussi les femmes migrantes vivant en Europe. Nous savons que des pratiques culturelles et religieuses portent atteinte à l’ intégrité humaine des femmes. Ces pratiques patriarcales et religieuses permettent l’oppression des femmes et leur maintien dans un statut de mineures. Toutes ces pratiques doivent être dénoncées en tant que violation des droits humains des femmes.

A titre d’exemples, en France, les femmes bi-nationales et migrantes continuent à être soumises au statut personnel de leur pays d’origine, elles échappent à la protection que pourrait leur apporter la loi interne (pays de résidence) du fait de convention bilatérale. La majorité des femmes étrangères ont la qualité de « personne subsidiaire » car dépendantes dans leur droit au séjour au statut de leur conjoint. En Allemagne, une juge applique ce qu'elle croit être la 'charia' dans un cas de divorce (Avril 2007). En Angleterre, c’est l’installation de Cours de justice 'traditionnelles' qui remplacent dans certains cas la justice légale du royaume (2007). En Pologne, en Espagne, au Portugal, en Irlande, c’est un combat contre la doctrine religieuse et le pouvoir du Clergé et du Pape pour le droit à l’avortement et sa dépénalisation.



L’IFE/EFI souhaite rappeler que  « … la moitié de la population européenne (les femmes) n’a guère, voire aucune, possibilité d’influencer la doctrine religieuse. Par conséquent, plus nous laissons la religion exercer une influence sur nos sociétés et nos processus de décision politique, moins les politiques et pratiques qui en résultent seront représentatives et respectueuses des droits des femmes. »
Alors, lorsqu’au sein des Forums sociaux européens, nous parlons de respect des cultures nous devons aussi prendre garde à ne pas fragiliser les principes de l’égalité femmes-hommes.

Ce respect des cultures et/ou de la tradition permet-il de mettre en danger des femmes et des fillettes ?  Doit-il justifier les violations des droits des femmes et accepter qu’au nom du respect des cultures des femmes et des filles mineures soient excisées, mariées de force, tuées pour les prétendus « crimes d'honneur » et être lapidées ?

Oui, nous sommes différentEs au sein de cette Europe  mais le droit à la différence doit-il impliquer des droits différents entre les citoyennes et les citoyens qui constituent et construisent l’Europe ?

Nous sommes présentEs, ici pour œuvrer ensemble à la réalisation d’une Autre Europe, une Europe anti impérialiste, anti-libérale.

Nous sommes présentEs, pour œuvrer à l’écriture d’une Charte pour une Autre Europe.  Une Europe qui nivelle par le haut les droits des citoyennEs qu’ils soient politiques, économiques et sociaux. Nous sommes présentEs pour œuvrer à une Europe démocratique

Nous devons œuvrer ensemble pour éliminer toute forme de discrimination envers les femmes au nom d’une religion, d’une pratique cultuelle ou culturelle.

Alors notre première pierre à l’édification d’une autre Europe COMMENCE ensemble à la réalisation de l’égalité entre les femmes et les hommes ET ALA CONSTRUCTION D’UNE EUROPE LAIQUE.






Dernière mise à jour le 18/07/2017